13 septembre 2014

TRADUIRE-ECRIRE

CULTURES, POETIQUES, ANTHROPOLOGIE

Textes réunis et présentés par Arnaud Bernadet et Philippe Payen de la Garanderie

Paris, ENS Editions, 2014, 390 p.

La traduction dite "littéraire" est l'espace d'un double travail, celui des langues sur les littératures, celui des littératures sur les langues. A l'âge de la mondialisation, et d'une emprise économique et technique sans précédent, la tentative indéfiniment recommencée entre le texte original et ses multiples transferts ne peut plus se penser dans l'improbable périmètre de son objet. Force née de l'hybridité de son faire, traduire-écrire est un geste qui a le pouvoir, d'après Victor Hugo dans William Shakespeare, de jeter "un pont entre les peuples" et de servir de "passage des idées". Ses enjeux ne sont pas seulement formels mais également éthiques. En son instabilité créatrice, la traduction relie étroitement la production de la valeur (la qualité artistique des œuvres) à la réinvention des valeurs dans l'espace collectif. Echange et métissage, cette activité de décentrement y déploie chaque fois une pensée spécifique de l'altérité et de la culture. La tâche du traducteur apparaît ainsi inséparablement poétique et politique. (4e de couverture)

Table

Arnaud Bernadet, Philippe Payen de la Garanderie
Introduction. Traduire-écrire: cultures, poétiques, anthropologie

L'atelier du traducteur

William Cliff
La lettre et l'esprit: deux versions successives des Sonnets de William Shakespeare

Gérard Gâcon
La poésie anglaise est-elle traduisible? Une incursion en terre étrangère

Yves Bonnefoy
"Hamlet, c'est comme une vaste montagne dont on peut parcourir librement les pentes"
Entretien avec Stéphanie Roesler

Pier-Pascale Boulanger
Traduire la théorie du traduire d'Henri Meschonnic ou traduire en résistance

La traversée des savoirs

Claire Joubert
Traduction, littérature, culture: déclinaisons du langage dans les disciplines de la mondialisatioin

Arnaud Bernadet
La force de traduire: langues, goûts, manières

Philippe Payen de la Garanderie
La tâche de l'entre-deux: Walter Benjamin

Gérard Dessons
Sortir la traduction de la traduction. Du Bellay: "De ne traduyre les poëtes"

Jean-Charles Vegliante
Traduire, pour ne pas avoir à commencer?

La force de l'étranger

Jaeryong Cho
La double traduction et la corporalisation de l'écriture: le cas de Ch'oe Namson

Olivier Kachler
Des enjeux à retraduire: le poème comme travail de l'étranger

Bertrand Degott
Yves Bonnefoy et les Sonnets. Retraduire, récrire

Andrew Eastman
La traduction invention de langue: les versions d'Arnaut Daniel par Ezra Pound

Catherine Leclerc, Nicole NOlette
Pour ou contre la traduction: L'Homme invisible / The Invisible Man de Patrice Desbiens

Circulations, continuations

Jean-MIchel Caluwé
Traduire l'ineffable: l'art de la prétérition dans le Philomena de Chrétien de Troyes

Ada Tosatti
Maurizio Cucchi poète et traducteur. Au croisement des langes et des genres

Patrick Hersant
"Qu'ici renaisse la poésie morte": Seamus Heaney translateur de Dante

Marie-Antoinette Bissay
Lorand Gaspar et Otto Tolnai: la traduction comme dialogue entre poétique et art

Repères bibliographiques

Claire Leydenbach
La bibliothèque infinie: essai d'inventaire

Arnaud Bernadet

POETIQUE DE VERLAINE

"EN SOURDINE, A MA MANIERE"


Paris, Classiques Garnier, 2014, 1277 p.


Poète du je-ne-sais-quoi, du vague et de la suggestion, Verlaine se revendique aussi comme le "mal Socrate" de la littérature. En sage ironique, ou corrupteur de la cité, il incarne le criminel et le mystique comme le "vagabond des deux sexes". Au cœur de son œuvre, il dispose une éthique de la distorsion qui s'enracine dans une théorie de la manière. Attachée à la sourdine, la manière résulte bien de l'alliance utopique de la parole et du chant, mais elle se décline selon deux mythologies. L'une se rattache à la gaucherie, emblème d'un écrivain qui met en cause le bon goût français, la langue et ses modèles rhétoriques. L'autre fait du corps, déviant ou monstrueux, le lieu même de l'expression artistique. (4e de couverture)

Première partie : Le je-ne-sais-quoi de l'art
Deuxième partie : De la phonographie: science et écriture
Troisième partie : La parole et le chant
Quatrième partie : Etre "Poète-Artiste". La musique et la plastique
Cinquième partie : La "manie des vers et de la prose"
Sixième partie : En quête d'une "puissance d'expression"
Septième partie : Le "clown étonnant". Contrefaçons et malfaçons
Huitième partie : "Tous les moi que je fus et serai". Poétiques du sujet


Henri Meschonnic

LA RIME ET LA VIE

Traduit en russe par Youlia Maritchik

Préface de Gérard Dessons

Moscou, éditions O.G.I, 2014